Un petit miracle

Un petit miracle de perspicacité

Extrait de « la guérison spontanée des croyances » de Gregg Braden

Parfois, au moment précis où nous avons besoin d’un puissant miracle pour modifier nos croyances, il se matérialise là où nous nous y attendons le moins. Il peut se présenter à nous sous la forme d’un changement draconien dans notre réalité physique ou d’une simple synchronicité dans notre vie. Dans certains cas, il peut-être si grand qu’on ne peut le manquer.. A d’autres occasions, il peut-être si subtil que si nous ne sommes pas vigilants, il peut échapper complètement à notre attention. Les miracles peuvent aussi émaner des lèvres d’un étranger surgi mystérieusement devant nous, juste au bon instant. Si nous prêtons bien attention, nous entendons toujours les bonnes paroles, au bon moment, qui nous éblouiront au point de nous faire prendre conscience de quelque chose que nous n’avions peut-être pas remarqué jusque là.

Par une froide après-midi de janvier, en 1989, je marchais dans le sentier qui menait au sommet de mont Horeb en Égypte (là où Moïse a reçu la révélation du buisson ardent). J’avais passé la journée au monastère de Sainte-Catherine et je voulais me rendre jusqu’au sommet avant le coucher de soleil afin de contempler de là-haut toute la vallée. Tout en cheminant sur l’étroit sentier, je rencontrais de temps à autre d’autres randonneurs qui redescendaient de la montagne après y avoir passé la journée. Alors que la plupart se contentaient de me saluer d’un simple hochement de la tête ou dans une langue que je ne comprenais pas, je rencontrai bientôt un homme qui fit tout autre chose.
Je le vis arriver au dernier détour du sentier qui menait jusqu’à l’arrière de la montagne. Tandis qu’il s’approchait, je pus constater qu’il était habillé différemment des autres randonneurs que j’avais croisés. Au lieu des vêtements high tech pour le sport que portaient la plupart des personnes rencontrées, cet homme était habillé à la manière des paysans égyptiens. Il était vêtu d’une galabia en loques de couleur rouille et de vieilles sandales poussiéreuses. Ce qu’il y avait de plus bizarre toutefois, c’était que l’homme n’était même pas un Égyptien ! C’était un asiatique trapu, pratiquement chauve, qui portait des lunettes rondes cerclées de métal.
Comme nous allions nous croiser, je fus le premier à parler. « Hello », lançai-je, tout en faisant une pause pour reprendre mon souffle. Aucun son ne sortit de sa bouche alors qu’il s’approchait de moi. Je crus qu’il ne m’avait peut-être pas entendu ou que le vent avait emporté au loin le son de ma voix. Subitement, il s’arrêta devant moi, sur le côté supérieur de la piste, leva les yeux du sol, et s’adressa à moi en anglais : « Parfois, on ne sait pas ce que l’on a jusqu’à ce qu’on le perde ». Tandis que je prenais la mesure de ce que je venais d’entendre, il me contourna et poursuivit son chemin.
Ce moment est resté à jamais gravé dans ma mémoire comme un véritable petit miracle. Ce qui m’avait marqué n’était pas tant ce que l’homme avait dit que le moment et le contexte choisis pour me transmettre ce court message. A cette époque-là, la Guerre froide tirait à sa fin. Ce que cet inconnu ne pouvait manifestement pas savoir, c’est que ce pèlerinage en Égypte, et plus précisément cette randonnée jusqu’au sommet du mont Horeb, étaient le moment que j’avais choisi pour prendre des décisions qui allaient avoir un impact majeur sur ma carrière dans l’industrie américaine de la défense, ainsi que sur mes amis, sur ma famille et, en fin de compte, sur ma vie.
Je supputai les chances qu’un asiatique vêtu d’une galabia égyptienne, en apparence sorti de nulle part, descende du sommet de cette montagne chargée d’histoire au moment précis où je la montais, s’arrête devant moi et m’offre sa sagesse. Il était facile de répondre à cette question : elles étaient pratiquement nulles ! Dans une rencontre qui dura à peine deux minutes sur une montagne à l’autre bout du monde, un total étranger m’avait grandement éclairé avec son avertissement à peine voilé relativement aux immenses changements que j’allais effectuer dans les jours suivants. De mon point de vue, la chose tenait du miracle.
Je soupçonne qu’il nous arrive tous de vivre de petits miracles du genre. Parfois nous avons la sagesse et le courage de les reconnaître pour ce qu’ils sont. Lorsque ce n’est pas le cas,, ce n’est pas grave au fond, puisqu’il semble que ce genre de miracle a alors le don de se répéter à plusieurs reprises. Chaque fois, ils sont de moins en moins subtils, jusqu’à ce qu’il ne nous soit plus possible de ne pas saisir le message qu’ils cherchent à nous transmettre !
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que de tels miracles surviennent chaque jour autour de nous pour une foule de raisons différentes, en réaction aux divers besoins que nous pouvons avoir. Il importe donc moins pour nous de nous interroger sur les choses extraordinaires survenant dans notre vie quotidienne que d’accepter les bienfaits qu’il sous apportent.